Un jour, alors que je déjeunais avec un enseignant de golf qui revenait d’un « Pro Am » où il avait très mal « putté », il me fit part de sa décision d’aller voir un coach mental. Vexée qu’il ne s’adresse pas à moi dont il savait que c’était le métier, je n’ai cependant pas réagi à cet « affront » bien que certaines pensées négatives m’aient traversé l’esprit, sur le moment.
Je n’ai pas cherché à expliquer ce que le coaching pouvait lui apporter, j’ai juste engagé une séance de coaching informelle en me concentrant sur ce que je savais faire, sur comment je pouvais l’aider. J’ai écouté le récit de sa partie, posé quelques questions. Je l’ai amené à voir ses comportements avec un autre regard, à découvrir d’autres raisons possibles à ses erreurs et, à la fin du déjeuner, j’ai vu son visage s’éclairer, comme si une porte s’était ouverte, rendant une nouvelle voie possible.
Le déjeuner s’est terminé ainsi et nous nous sommes séparés. Huit jours plus tard, cet ami m’appelait pour me dire qu’il avait beaucoup apprécié notre échange ce jour-là, qu’il souhaitait continuer ce travail avec moi et me faire rencontrer un golfeur professionnel qu’il entraînait.
En repensant à ce moment, j’ai imaginé quelle aurait pu être la suite si, vexée de ne pas avoir été sollicitée, j’avais réagi en lui disant que je pouvais l’aider dans cette démarche. J’aurais alors cherché à montrer ce dont j’étais capable, à prouver mes compétences. Mon objectif aurait été de le convaincre d’entreprendre ce travail avec moi. J’aurais eu alors un objectif de résultat et connu la pression d’obtenir ce résultat. Mon attention aurait été focalisée sur l’enjeu et non sur mes capacités à faire, sur les moyens que je pouvais mettre en oeuvre, à ce moment là.
J’ai réalisé par la suite que j’avais, ce jour-là, mis en pratique, de façon naturelle et intuitive, un des savoir-faire que nous mettons en place en préparation mentale, avec les golfeurs que j’accompagne : Comment se détacher de l’enjeu !
En apprenant à :
- Différencier les paramètres qui dépendent de nous, sur lesquels nous pouvons agir, des paramètres extérieurs que nous pouvons juste intégrer.
- Faire des choix et se sentir responsable de ses décisions.
- Rester concentré, dans l’instant présent, sur les moyens que nous avons décidé de mettre en oeuvre.
- Développer son sentiment d’efficacité personnelle, la croyance en ses capacités.
- Apprécier l’engagement permanent dans un processus de recherche et d’amélioration.
Gagner une compétition, conclure une vente, avoir un job, obtenir un contrat, nouer une relation amoureuse, toutes ces finalités ne dépendent pas, exclusivement, que de nous. Se projeter vers un résultat hypothétique ne va qu’accentuer le stress et engendrer la peur de l’échec. Notre attention ne sera pas focalisée sur les capacités que nous pouvons mobiliser et notre esprit vagabondera, loin de l’instant présent.
L’erreur est de vouloir provoquer le résultat. Nous n’avons pas ce pouvoir. Nous pouvons juste rester concentrés sur le processus qui le rendra possible.
C’est ce que j’ai fait ce jour-là et le résultat est venu de lui-même. Deux nouvelles personnes m’ont fait confiance et souhaité que je les accompagne en coaching.
Très bel article Fabienne et définitivement à méditer pour moi en ce moment !