Un voyage métaphorique pour s’éveiller à soi.
Lors d’une formation avec Raphaël Mayeux à l’Institut Ecosport, j’ai découvert le modèle du « Voyage du Héros », issu des recherches sur les nombreux mythes connus à travers le monde et développé d’après les travaux universitaires de Joseph Campbell, anthropologue américain du siècle dernier.
Le voyage du Héros est un voyage initiatique qui mène à la découverte du chemin de l’harmonie, celui qui nous permet d’agir en toute cohérence avec nos valeurs et nos croyances pour répondre à l’appel le plus profond qui guide notre Être. Chaque vie est « le Voyage d’un Héros » et ce voyage peut se réaliser de multiples façons.
Dans son application moderne, c’est une démarche d’accompagnement qui permet de se situer et de s’orienter dans sa vie, en clarifiant ses aspirations et en se connectant à ses ressources.
En utilisant l’espace et en symbolisant les différentes étapes (l’Appel, le franchissement du Seuil, la confrontation avec les Dragons, la recherche de Guides) par des papiers posés au sol, le Héros est rapidement connecté à une conscience plus profonde que son intelligence rationnelle ordinaire. A travers les métaphores, l’imaginaire, la créativité, le voyage dans le temps et l’espace, il accède à toutes ses intelligences, cognitive, émotionnelle, somatique et intuitive. Il peut alors imaginer le territoire à parcourir, prendre conscience de tous les obstacles qui l’empêche d’aller vers son but, trouver des ressources insoupçonnées et lever des blocages inconscients.
Cette démarche pragmatique et structurée d’accompagnement m’a permis de me reconnecter à certains des fondements essentiels de ma pratique professionnelle. Exprimés différemment selon les approches, je peux les résumer en ces termes :
- Les cycles de la vie et tous les voyages possibles.
Une question apparemment anodine telle que « Que veux-tu faire de ta vie ? » génère beaucoup de pression car elle laisse à penser que nous devons faire le « bon » choix, dès le départ et nous engager de manière définitive dans la voie que nous aurons choisie. Lâcher ce principe qui n’est plus adapté à notre monde actuel permet de mieux appréhender les changements et de prendre contact avec nos propres besoins et désirs. Aborder notre vie comme une succession de cycles nous aide à nous engager pleinement dans les choix que nous faisons à un moment donné et à mieux vivre les transitions.
- Le droit à l’erreur.
L’erreur est une grande source d’inspiration. Si nous ne nous donnons pas la permission d’envisager l’échec, nous ne serons jamais prêts à répondre à l’Appel et à franchir le Seuil. Ce qui est grave n’est pas de faire des erreurs, c’est de les nier, d’ignorer notre part de responsabilité ou de les interpréter faussement. Seule la pleine conscience de ce qui s’est passé nous permet d’apprendre de nos erreurs et de nous améliorer.
- La personne n’est pas le problème.
Reconnaître nos erreurs nous amène à dévoiler nos faiblesses. Or nos faiblesses, surtout mentales et émotionnelles, sont souvent associées à « JE » et touchent notre identité. Des affirmations telles que « Je ne suis pas concentré », « Je suis stressé » ou « Je n’ai pas de mémoire », nuisent à l’estime de soi, nous enferment dans des généralisations et apportent peu d’éléments pour apprendre d’une situation particulière où nous étions en difficulté. En séparant le « problème » de la personne, en spécifiant le mode de fonctionnement du « manque de concentration », du « stress » ou de la « mémoire défaillante » dans des circonstances bien précises, nous pourrons plus facilement nous interroger sur les raisons qui nous ont empêché de réussir, sans porter atteinte à notre identité profonde.
- Apprivoiser le Dragon.
Dragons, Démons, quel que soit le nom donné à tous les obstacles rencontrés en chemin, ce sont nos peurs qui s’expriment : peur de ne pas être capable, peur de ne pas être à la hauteur, peur d’être critiqué, jugé, rejeté … Ces difficultés naissent de nos perceptions des situations que nous vivons, du sens que nous leur attribuons. Notre interprétation des événement va agir comme un révélateur personnel et générer des sensations de malaise, des tensions dans notre corps, des pensées négatives et des émotions limitantes. Tous ces éléments représentent une fabuleuse énergie, ni bonne, ni mauvaise, qui a quelque chose à nous transmettre et que nous pouvons transformer. Que nous pratiquions un sport, un art, qu’il s’agisse de notre travail, d’une négociation ou d’une relation amoureuse, au delà de tous les apprentissages et les compétences « extérieurs » que nous allons développer, nous allons devoir apprendre à maitriser ce que Timothy Gallwey appelle « le jeu intérieur », cette capacité à surmonter le stress, le doute, l’échec, le découragement, la critique, la démotivation, la perte de confiance…
- Notre « club de vie ».
Si personne ne peut faire le voyage à notre place et vivre la vie qui est la nôtre, nombreux sont ceux qui peuvent nous soutenir et nous guider. Que ce soient des personnes réelles ou imaginaires, connues ou inconnues, ces « mentors » sont à nos côtés et peuvent nous communiquer toute l’énergie et les ressources dont nous avons besoin.
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Pour les sportifs que j’accompagne, l’appel le plus profond commence souvent par un rêve d’enfant, le rêve d’être champion dans sa discipline, comme les idoles admirées dans l’enfance. Le coach doit nourrir le rêve, aider à franchir les étapes et entretenir la motivation, tout en restant réaliste. Une bonne part de mon accompagnement réside donc dans la recherche de ce fragile équilibre entre rêve et réalité.
C est super. Article passionnant qui m a beaucoup aide dans mon projet. Vive le coaching de cette facon.
Merci pour vos encouragements.
Fabienne