« Vivre, c’est vivre l’instant présent. On ne peut pas vivre dans le passé ni dans le futur : on ne peut qu’y réfléchir, y spéculer, y ressasser ses regrets, ses espoirs, ses craintes. Pendant ce temps, on n’existe pas. Se rendre régulièrement présent à la richesse de nos instants de vie, c’est vivre davantage ». Christophe André, « Méditer jour après jour« .

Face aux difficultés de la vie, nos tendances naturelles oscillent entre deux attitudes extrêmes :
- L’évitement qui consiste à nier la situation pour ne pas s’exposer à des émotions douloureuses ou à des pensées négatives.
- L’hyper focalisation qui consiste à être totalement absorbé par le problème au point de ne plus voir que cela.
Pratiquer la méditation permet d’accéder à la voie du milieu, celle qui consiste à pouvoir accueillir les évènements désagréables sans rester focalisé uniquement sur eux, à être capable d’appréhender les difficultés, en les re-situant dans un contexte plus large. La personne qui médite régulièrement saura se défocaliser d’un problème, prendre de la hauteur, en ouvrant son esprit à une réalité plus vaste. Cette attitude d’accueil lui permettra de surmonter plus facilement les obstacles qui ne manqueront pas de surgir dans la vie.
Pour entraîner notre esprit, les pratiques sont multiples, des plus « informelles » que l’on peut pratiquer à tout moment, n’importe où, aux plus « formelles » des grands méditants. Quelle que soit la forme de méditation suivie, l’important est d’expérimenter, de ressentir, de pratiquer encore et encore. Il est essentiel de s’engager à pratiquer avec régularité, d’observer et d’être patient. Certaines étapes sont toujours les mêmes :
- Revenir dans le moment présent.
- Prendre contact avec l’ambiance intérieure qui nous habite.
- Observer à quel niveau nous respirons.
- Laisser passer les agitations du mental sans jugement.
- Elargir et développer la conscience de ce qui est.
- Devenir plus conscient de nos actes.
Méditer est une démarche volontaire et c’est avant tout une expérience sensorielle. Afin d’entrer progressivement dans la pratique, je vous propose de commencer par des exercices de pleine conscience qui vont vous permettre de sortir du mode « pilote automatique » et de vivre réellement, avec tous vos sens, l’expérience que vous êtes en train de vivre, aussi simple soit-elle.
- S’arrêter un instant : une fois par jour, quel que soit le moment de la journée, quoique vous fassiez, arrêtez-vous de le faire. Mettez-vous sur pause pour prendre le temps de vous voir faire, pour intensifier votre présence à l’instant, vous en imprégner.
- Habiter votre corps : dans ces moments de présence attentive, mettez-vous à l’écoute de ce que vous ressentez, le positif comme le négatif, et nommez-le. Mettre des mots sur les sensations vous permettra de mieux comprendre ce que vous vivez, d’être plus proches de vos besoins et de vos désirs.
- Cultiver la présence : choisissez un activité quotidienne (boire son café, se doucher, préparer un plat, se laver les dents, lire une histoire, marcher …) et engagez-vous à vivre l’activité choisie en pleine conscience, avec tous vos sens, pendant une semaine avant de changer d’activité.
- Savourer les bons moments : prenez pleinement conscience d’un instant agréable que vous vivez. Revivez-le, ancrez-le pour le graver plus intensément dans votre mémoire physique et mentale. Vous pourrez ainsi, par la suite, retrouver plus facilement, l’état de bien-être associé à cet instant, même dans un contexte devenu difficile.
- Observer sa respiration : c’est la façon la plus naturelle de revenir au présent, de prendre conscience de soi. Prenez le temps, chaque jour, pendant un instant, d’observer votre respiration sans chercher à la modifier. Soyez juste là, présent à votre souffle, à l’air qui entre et qui sort, aux mouvements de votre corps qui participent naturellement au mouvement global de votre respiration.
- Se concentrer sur sa respiration : maintenez une observation attentive en comptant, par exemple, le nombre de cycles que vous effectuez durant une minute.
- Agir sur la respiration : il est possible d’agir sur le rythme, l’amplitude, les durées des différentes phases de la respiration. En agissant sur la respiration, nous agissons sur nos pensées, nos émotions, notre niveau d’énergie. En allongeant votre expiration, vous retrouverez le calme alors qu’en allongeant l’inspiration, vous vous sentirez plus dynamique.
- Se relaxer : ressentir plutôt que penser. Observer les éventuelles tensions dans votre corps. Vous pouvez envoyer de l’air à cet endroit et expirer par la bouche en évacuant cette tension. Puis relâcher méthodiquement chaque partie de votre corps, de la tête au pied.
- Elargir son champ d’attention : un entrainement spécifique qui passe par le corps et les sens, qui permet d’être présent à soi, aux autres, au monde qui nous entoure.
Vous pourrez, par la suite, pratiquer la méditation de façon plus formelle, dans un environnement spécifique, en adoptant une posture adéquate, à un moment choisi et pour une durée bien déterminée.
Avec la pratique, cela devient une seconde nature, une autre façon d’être au monde avec un esprit plus clair et plus serein, une vision de la réalité plus juste, moins submergée par des flots d’émotions et moins affectée par les hauts et les bas de l’existence.
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