Dialogue de Moi à Moi et ses conséquences.
Penser positif est une évidence et tous les golfeurs en connaissent l’importance. Pourtant, avant même de prendre le départ, nombreuses sont les phrases négatives ou « limitantes » que nous pouvons entendre : « Je vais essayer de bien jouer« , « Je n’en tape pas une actuellement« , « Hier j’ai joué comme un pied« , « Je démarre à froid, on verra bien ce que ça donne » …
Que cherchent donc les sportifs, en agissant de la sorte ? Est-ce une façon de se dédouaner des mauvais coups, d’anticiper une excuse pour mal jouer ? Une manière de ne pas être déçus, d’entretenir l’illusion de pouvoir parfois être bon ? Sur le parcours, les réflexions négatives ou inappropriées continuent : « Je ne sais pas ce qui m’arrive aujourd’hui », « Hier j’ai mis ma balle dans l’eau », « Je ne peux pas jouer quand il y a du vent »… Je ne parle ici que des phrases prononcées à haute voix. Nous pouvons imaginer le discours interne que se tiennent les golfeurs dans ces moments là.
« Dans ma tête, je me disais, c’est possible que je sauve le par. Je ne me disais pas, c’est foutu, le match est perdu ». Voilà le discours interne que Victor Dubuisson se tenait lorsqu’il s’est retrouvé en difficulté dans les cactus, lors de la finale du championnat du monde de match play.
Il ne s’agit pas de « pensées magiques » qui rendent tout possible. Si la volonté mentale de Victor, exprimée par ces mots, ne suffisait évidemment pas à garantir le succès à ce moment là, elle a permis de créer le contexte qui l’a rendu possible. Le plus dur étant naturellement de rester positif quand tout va mal.
D’après les chercheurs en neurosciences environ 60 000 pensées nous traversent l’esprit quotidiennement et 60% d’entre elles seraient négatives ! Ce bavardage de l’esprit est tellement normal que nous n’y faisons plus attention, tellement habituel que nous le confondons avec la réalité. Certaines de nos pensées sont si puissantes, si convaincantes qu’elles se présentent comme la réalité elle-même. Si une pensée nous dit « Je n’y arriverai pas », alors notre corps, notre coeur réagissent comme si c’était vrai. Notre corps ne s’engagera pas et notre envie, notre détermination faibliront.
Souvent, il suffit de remplacer une parole par une autre pour changer d’état d’esprit. Voici quelques exemples de reformulations possibles :
- « Je vais essayer de ne pas aller dans l’eau » devient « Je vois l’eau et je décide de jouer à cet endroit précis » (il ne s’agit pas de nier l’obstacle)
- « Je drive mal » devient « Depuis une semaine, mes drives manquent de longueur » (préciser votre difficulté et la situer dans le temps la rendra temporaire et non permanente)
- « Je suis nul » devient « Mon jeu est très irrégulier en ce moment » (Vous n’êtes pas ce que vous faites)
- « Je suis stressé » devient « Le stress m’empêche parfois de réaliser ce que je sais faire » (remplacer l’adjectif qui vous qualifie par le nom permet « d’externaliser » le problème)
- « Ma balle a pris le vent et j’ai eu la malchance de tomber dans l’eau » devient « Ma balle a pris le vent et a fini sa course dans l’eau » (Séparez les faits observables de votre interprétation réduira l’émotion liée à l’événement)
- « Je n’y arriverai pas » devient « Je peux le faire » (changez de croyance)
- « Je ne sais pas faire ce genre de coup » devient « Je m’appuie sur ce que je sais faire » (restez réaliste)
- « Je n’ai pas confiance » devient « J’ai confiance dans l’apprentissage que j’effectue » (bâtissez votre confiance sur votre travail plus que sur les résultats).
Utilisez sans modération certains mots : jouer – plaisir – passion – évoluer – progresser – gagner – scorer – défi – envie – patience – persévérance… Supprimez-en d’autres comme : essayer – éviter – ne pas – il faut – je dois – si je fais ça…
Entrainez votre esprit comme vous entraînez votre corps ! Commencez par prendre conscience de votre discours interne, ainsi que des paroles que vous prononcez à haute voix. Portez votre attention sur la façon dont vous vous parlez, les pensées qui vous traversent, les mots que vous vous dîtes. Ces mots concernent-ils le présent ou êtes-vous en train de ruminer le passé, d’appréhender l’avenir ? Evitez les généralisations et précisez vos difficultés. Arrêtez de vous identifier à ce que vous faites. Demandez-vous « Qui parle à Qui » lorsque vous vous abreuvez d’ordres, de conseils ou de jugements. Repérez les négations que vous utilisez et cherchez à les remplacer par ce que vous voulez obtenir.
Quelque soit le domaine de vie, professionnel, familial ou personnel, en adoptant le discours interne positif qui vous convient, vous changerez votre état d’esprit, accéderez à toutes vos capacités et pourrez donner le meilleur de vous même. Même mentalement, nous devenons ce que nous nous entraînons à être.
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